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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2006 >  N° 82 juin 2006

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AGENDA / EN BREF:

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        Une partition avec des fausses notes

        Rythmes à l’école

        Le 9 mai, La ville a invité les représentants de parents d’élèves à assister à la présentation des résultats de l’enquête qu’elle a commandée au CREDOC sur les rythmes scolaires.

    La mairie a lancé une consultation pour modifier l’organisation de la semaine scolaire. Elle propose de remplacer les samedis matin aujourd’hui travaillés par les mercredis matin. Raison invoquée : permettre aux familles de mieux profiter du week-end avec leurs enfants, et faciliter la vie des enfants et des parents séparés.

    Si l’intention est louable, reste qu’on peut avoir des doutes sur les réelles motivations de la ville, des critiques sur le mode de concertation et des craintes sur les conséquences d’une telle réforme, si elle avait lieu.

    Doutes

    Contrairement à ce qui a été dit par le maire, les parents d’élèves ne sont pas à l’origine de la demande. Par contre, on sait que le mercredi matin en classe, permet à la ville de faire de substantielles économies : animateurs de centres de loisirs à employer à temps réduit, subvention aux associations réduites puisque leur activité sera limitée à une demi-journée, économie sur le chauffage des écoles qui pourra être arrêté dès le vendredi soir...

    Concertation

    On peut regretter l’envoi d’un questionnaire unique par famille, privant ainsi l’un des deux parents de la possibilité de s’exprimer, alors qu’un des buts recherchés par la réforme est de faciliter la garde alternée.

    En ne posant qu’un débat binaire, samedi matin ou mercredi matin, la mairie refuse la réflexion sur d’autres rythmes scolaires qui sont pratiqués ailleurs, comme la semaine de quatre jours (à Vincennes) ou le samedi matin travaillé une fois sur deux (à Paris). Pourtant, ces solutions émergent fortement dans les questionnaires qui les proposent (par exemple à l’école Paul Bert le questionnaire des parents obtient des résultats sensiblement différents avec 30% de parents favorables au maintien du samedi et 32% favorables à la semaine de 4 jours).

    Les 38% de parents qui ont répondu à l’enquête de la ville se sont prononcés dans leur majorité pour un remplacement du samedi matin par le mercredi matin à l’école. Mais ils ont été 40% à signaler que cette solution serait plus fatigante pour les enfants. La ville ne doit-elle pas, comme les fédérations et associations de parents d’élèves le font, en tirer les conséquences ?

    Quant aux parents qui s’inquiétaient de voir le créneau des activités culturelles et sportives réduit à une demi journée, le maire s’est montré rassurant et enthousiaste. Il a répondu qu’il allait au contraire leur donner de l’essor en créant des résidences d’artistes dans les écoles et les centres de loisirs, des conservatoires de musique décentralisés dans les quartiers, des sorties plus fréquentes au théâtre, des stages de découverte sportive, afin de permettre aux 70% des élèves qui fréquenteront les centres de loisirs (au lieu des 30% actuels) de mettre à profit leur mercredi après-midi. On se demande qu’est ce qui empêche la ville de le faire aujourd’hui , qu’elle ne s’en prive surtout pas ! Il n’est pas besoin de changer les rythmes scolaires pour cela.

    Quant au devenir des conditions de travail des directeurs et des animateurs de centres de loisirs si cette réforme était adoptée, pour l’instant, il n’en a toujours pas été question...

    Prochain épisode au conseil municipal du 29 juin

    Catherine Pilon

    Déclaration

    Des syndicats d’enseignants et du personnel communal ont préparé avec le collectif des animateurs et directeurs des centres de loisirs une déclaration à lire lors des conseils d’écoles du 10 juin. Extraits :

    La municipalité a proposé une modification de la semaine scolaire que chaque conseil d’école devra discuter avant d’émettre un vote : remplacement du samedi matin par le mercredi matin.

    La modification proposée aura des conséquences sur les conditions de travail des enseignants et des animateurs des centres de loisirs. Ces personnels ont fait connaître leur opposition au projet sans que cela ne fasse reculer la municipalité.

    Les animateurs vont perdre une partie de leurs heures de travail et donc remettre en cause leur emploi. Ils considèrent en outre que restreindre le centre de loisirs à une demi-journée après trois heures de classe changerait la nature de l’acte pédagogique en risquant de le réduire à quelques heures de consommation d’activités.

    Toute la cohérence des projets qui existait et l’accès large des enfants à la culture et aux loisirs seraient alors remis en cause. Ils y sont tous défavorables et demandent le retrait du projet.

    Les enseignants le souhaitent également dans leur grande majorité. La consultation du SNUipp en atteste. Ils font valoir que la coupure du mercredi est un « souffle » indispensable pour continuer à exercer un métier parfois difficile, particulièrement dans notre département. Elle permet en même temps de consacrer un temps de ce mercredi aux bilans de début de semaine et aux préparations pour la fin de semaine. (...)

    Les animateurs, les enseignants, soutenus par leurs organisations syndicales, ainsi que par 1200 parents signataires d’une pétition, alertent chaque conseil d’école sur un projet municipal qui se ferait « contre » l’avis et l’intérêt des personnels, sans tenir compte de leurs conditions de travail.

    Ils appellent les parents des conseils d’écoles à les entendre et à voter contre ce projet.


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