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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2006 >  N° 80 Avril 2006

Ecrire au poivron

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        Edito

        J’y suis, j’y vote

        

    Contre le Préfet, la ville de Saint Denis a organisé le 26 mars un référendum pour connaître l’avis des habitants sur la reconnaissance du droit de vote pour les étrangers.

    Avec une participation de plus de 30% des inscrits, un vote favorable à 64%, ce référendum (symbolique) a été un succès. Il a été préparé par un intense débat sur la place et la citoyenneté des étrangers. Invités dans les semaines précédentes à s’inscrire sur des listes électorales supplémentaires, plus de 2000 d’entre eux l’ont fait.

    Ce référendum marque une nouvelle étape par rapport aux “votations citoyennes” militantes sur ce sujet, avec un caractère officiel et un engagement de l’institution municipale, symbolique et politique. Tous les dirigeants nationaux de la gauche sont venus soutenir l’initiative. D’autres villes du département ont annoncé qu’elles allaient suivre cette voie, de l’Ile Saint Denis à La Courneuve en passant par Stains et Aubervilliers.

    Et Montreuil ? Sur ce sujet comme sur d’autres, c’est la panne démocratique. En novembre dernier, la Ligue des Droits de l’Homme s’était adressée au maire pour organiser une “votation citoyenne”, à l’instar de ce qui se préparait dans des dizaines de villes. Cette demande a été accueillie par un silence radio du maire.

    Notre maire fait partie de la génération “Marchais”, éduquée il y a 30 ans par les bulldozers contre des foyers africains et adepte des “seuils de tolérance”. Son départ du PC, il y a 10 ans, l’a laissé figé sur ces positions, au contraire des nouveaux communistes. Une vraie glaciation idéologique.

    En 1996, le maire faisait raser le foyer Nouvelle France. Samedi 11 mars, il a lancé la rénovation du foyer Sonacotra des Ruffins - une opération que l’on ne peut qu’approuver. Mais il n’a pu s’empêcher d’expliquer (le Parisien, 13 mars) que “pour le foyer Bara, qui compte plus de 1000 résidants maliens, il faudrait 30 terrains pour construire des bâtiments de taille humaine. Pour cela, il faudrait faire appel à la solidarité régionale”. Une curieuse arithmétique (pourquoi 30 terrains ?) destinée à “montrer” que les résidants de Bara doivent, pour la plupart, chercher à se reloger ailleurs qu’à Montreuil.

    Gageons que si le millier de Montreuillois habitant à Bara pouvait voter, le maire serait davantage motivé pour leur assurer un logement décent dans leur ville, au lieu de réserver de manière privilégiée les terrains disponibles aux constructions de bureaux.


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