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Étrangers à Montreuil Depuis un an, tous les chiffres du recensement de 1999 sont maintenant complètement connus à Montreuil. Depuis peu, sont aussi connus les résultats du recensement (nouvelle formule) de janvier 2005, qui amènent à modifier substantiellement les chiffres de 1999. Le Poivron donne à ses lecteurs des chiffres de base pour éviter les fantasmes et aider aux débats. Selon le recensement de 1999, Montreuil avait 90 735 habitants, dont 16 926 étrangers, soit 18,7%. La moyenne départementale était exactement la même. La situation de Montreuil est loin d’être exceptionnelle. Être étranger, c’est une question de nationalité, que l’on soit né en France (2 013 personnes), ou à l’étranger (14 913). On peut être aussi immigré, c’est à dire né à l’étranger. Il y en a 18 809 à Montreuil (soit 21,8%), les 14 913 qui sont restés de nationalité étrangère, et les 4 896 qui ont acquis la nationalité française en étant nés à l’étranger. Au regard du recensement général précédent (en 1990), le nombre d’étrangers a baissé, davantage même que le nombre d’habitants, alors que le nombre d’immigrés a augmenté. La répartition
Le nombre d’étrangers n’est pas uniforme selon les quartiers. En 1999, un quartier était particulièrement cosmopolite, avec plus de 31% d’étrangers : le quartier dit "Bas Montreuil - République" dans la nomenclature de la Ville. Curieusement, c’est le quartier où le FN fait ses plus mauvais résultats. Comme quoi l’idée qu’il y a des "quotas maximums" pour le nombre d’étrangers, idée défendue en son temps par le maire de Montreuil (voir Le Poivron du mois dernier), cela n’a aucune base. Les quartiers les moins cosmopolites sont le centre ville, Solidarité-Carnot, et Montreau-Le Morillon. 112 nationalités sont présentes à Montreuil, 39 de pays européens, 31 de pays africains et 28 de pays asiatiques. Le tableau donne la situation des 20 nationalités les plus présentes à Montreuil, selon les résultats de 1999. Il faut ajouter la présence, parmi les Français, de 2046 personnes nées dans les TOM-DOM, dont 971 en Guadeloupe, 712 en Martinique et 238 à la Réunion. 2005 change la donne Depuis 2004, le recensement s’effectue de manière très différente : chaque année, avec des échantillons, pour aboutir à un résultat général en 2009. En 2004, Montreuil avait refusé de participer à ce recensement nouveau style, selon lequel les villes du 93 en première couronne avait vu leur population augmenter sensiblement. En 2005, Montreuil a joué le jeu, et sa population est maintenant estimée à 95 000 habitants au 1/1/2005, chiffre auquel il faut ajouter des ajustements apparus en 2005. En effet, un soin particulier a été apporté au recensement dans les 22 "communautés”, à 90% des foyers de migrants. 2000 personnes supplémentaires ont été dénombrées entre 1999 et 2005, que ce soit en raison d’une sous-estimation en 1999, ou de nouvelles arrivées depuis 1999. Cela ne se réduit pas à la question du recensement - forcément approximatif - des sans papiers. En 2006, ce sont les sans abris et caravaniers, que les services sociaux de la ville estiment à 1250, qui feront l’objet de toutes les attentions. Au final, la Ville estime à 98 000 le nombre réel de Montreuillois en 2005. L’Express, début octobre rapporte que la Ville estime à 6000 le nombre de Maliens à Montreuil, alors que l’INSEE le chiffrait à 2118 en 1999. L’association des Maliens de Montreuil va même jusqu’à 10 000. Tout cela ressort de fantasmes, même si le chiffre de l’INSEE en 1999 apparaît comme sous-estimé. De même l’affirmation récurrente que Montreuil serait la 2e ville malienne après Bamako : une affirmation ambivalente, signifiant à la fois qu’il y a trop d’étrangers à Montreuil, et que Montreuil est une ville accueillante (c’est bon pour l’image du maire). Les chiffres réels posés, une question demeure : les étrangers ont-ils à Montreuil une place en rapport avec leur poids démographique ? Patrick Petitjean Tous les chiffres nous ont été communiqués par le service statistiques de la ville de Montreuil (un travail de Pascal Fuchs), par l’intermédiaire de Pôle d’Information Citoyenne (PIC) que nous remercions. Patrick Petitjean |
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