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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2006 >  N° 79 mars 2006

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        La solidarité n’a pas le même sens a montreuil ou bagnolet

        Vers le relogement des Roms de Bagnolet

        

    A Montreuil, le maire n’a eu de cesse de chasser les Roms des refuges qu’ils avaient trouvés, rue Paul Doumer en 2003, rue Pépin puis au centre ville en 2005, et finalement dans la friche Audax (avenue Pasteur), où une nouvelle expulsion a eu lieu il y a peu. Il paraîtrait, selon lui, que la ville de Montreuil n’a pas les moyens de traiter de manière satisfaisante le problème de quelques dizaines de Roms. L’attitude a suscité une opposition constante des élus écologistes. En 2005, elle avait fini par provoquer un sérieux malaise parmi ceux de sa majorité. Mais cela n’avait pas permis de contraindre le maire à chercher une solution de relogement.

    Autre ville, autre attitude.

    Il suffit de traverser la rue Étienne Marcel, et on se trouve à Bagnolet, une commune plus petite et moins riche que Montreuil. Mais qui a trouvé les moyens d’assurer le relogement de 80 Roms venant de Bulgarie.

    C’est le résultat d’une lutte débutée en 2004, appuyée par un comité de soutien. Alors que la mairie avait lancé une procédure d’expulsion, les Roms avaient obtenu l’ouverture de négociations, l’arrêt de la procédure, et demandaient l’aménagement du terrain municipal qu’ils occupaient. En décembre 2004, un incendie ravageait leur campement, et changeait la donne. La municipalité acceptait de les héberger provisoirement dans un ancien centre de loisirs, le "Château de l’Étang". Le provisoire dure encore.

    Mais loin de renvoyer hypocritement la balle à une "responsabilité de l’État", la municipalité a recherché une solution durable de relogement. Le 25 février, le conseil municipal a voté majoritairement (Verts et PC pour, PS et droite contre) une subvention de 300 000 euros pour construire 20 chalets en bois sur un terrain municipal de 1 000m2, aujourd’hui vide. Le conseil régional aide les communes qui veulent lutter contre le retour des bidonvilles. A ce titre, il subventionne autour de 75% cette dépense. Cette initiative a été saluée par le commissaire européen aux droits humains, Alvaro Gil Robles.

    Nous sommes loin des discours populistes du maire de Montreuil et de son refus de solidarité envers les Roms. Avec cynisme, le maire de Montreuil a plusieurs fois tenté d’envoyer à Bagnolet des Roms de Montreuil, en leur faisant miroiter un relogement dans la ville voisine. Qui peut croire que ce qui est possible à Bagnolet devient impossible à Montreuil ? C’est seulement un choix politique différent.

    P.P.


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