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Bientôt 100 000 Montreuillois ? Montreuil va-t-elle conserver sa place de plus grande ville du 93 ? En janvier 2005, les résultats d’un recensement partiel, boycotté par la ville, avait montré une reprise de l’augmentation de la population dans la plupart des villes de la 1ère couronne. Saint-Denis était officiellement devenue la plus importante du 93. Mais rien n’est joué. Réponse dans 4 ou 5 ans seulement. Afin de compléter le tableau de la population montreuilloise, abordée dans le dernier Poivron, il est intéressant de présenter les prospectives démographiques réalisées par la municipalité. Elles l’ont été en utilisant les premières estimations de la collecte 2005 (résultats définitifs en fin d’année), avec comme point de référence le recensement de 1999. Rappelons que la collecte 2005 ne concerne que 8% des logements de la commune, soit 3562 logements et 7550 personnes. Trois nouvelles collectes sont prévues d’ici 2009, pour que l’on considère avoir un chiffre officiel de la population. Il est donc utile de souligner le caractère approximatif de ces prospectives en terme de chiffres, pour ne s’intéresser qu’aux tendances. Tendances indispensables à maîtriser pour anticiper toute politique d’urbanisme, d’accueil et de services à la population. Projections La première question est de mesurer l’accroissement ou la baisse de la population totale. Les projections réalisées antérieurement semblent avoir sous-estimé la population globale de Montreuil. De 87000 en 2007, selon les premières projections de l’INSEE, en prolongeant les résultats du recensement 1999, à 89000, en décembre 2004, avec une présentation qui incluait l’apport de nouveaux logements, on serait déjà plus proche, en 2005, de 95000 habitants. Selon les projections faites, à partir des chiffres de 1999, en intégrant l’apport net de 2500 logements d’ici 2008 et l’effet du vieillissement de la population, sur la base d’une mortalité identique à celle de 1999, d’une fécondité égale à celle de 2002 et de 3 hypothèses sur le solde migratoire, nous serions dans une dynamique d’accroissement, quelle que soit l’hypothèse migratoire, entre 92445 et 103122 habitants. Différenciations Ceci dit, les évolutions sont très, inégalement réparties sur Montreuil, en raison du choix effectué de concentrer principalement les constructions neuves dans des quartiers déjà très denses. Bas Montreuil, Centre Ville-Solidarité Carnot qui verront leur population augmenter de 10% entre 1999 et 2008, alors que le secteur Est baissera de 2%. De même, on observe une augmentation de la population aux deux extrémités de la pyramide des âges (+5% pour les moins de 20 ans et + 21% pour le 4ème âge). Ces phénomènes étant eux aussi mal répartis, toujours en raison de la politique de construction de logements avec l’arrivée de familles ayant des enfants. Rajeunissement du Bas Montreuil et de Solidarité Carnot, vieillissement de Paul Signac et de Jean Moulin ou fort vieillissement de la plupart des grands ensembles de logements sociaux et enfin mixité encore de quelques quartiers Etienne Marcel, Centre Villiers Barbusse etc... Des évolutions choisies et non subies On imagine bien ce que cette répartition spatiale implique en termes de politique municipale. Bien plus, on voit nettement (s’il est besoin de le dire) que les évolutions démographiques ne sont pas des données incontrôlables et subies, mais aussi les effets de politiques (délibérées ou implicites, au choix du lecteur) purement gestionnaires de la Cité. Gabrielle Grammont |