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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2005 >  N° 69 Mars 2005

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        Vendredi à la Croix de Chavaux

        Les bonnes affaires à bon marché

        Tous les vendredis après-midi, la Place du Marché connaît une grande affluence. Parisiens et Montreuillois font leurs achats dans un climat d’animation bigarrée. Le marché du vendredi est devenu un moment fort de la vie montreuilloise.

    « Le magicien des sacs à main, 3 euros le sac, fouille, fouille !!! » crie Olivier, vendeur de sacs au marché de la Croix de Chavaux à Montreuil. C’est ainsi qu’il procède pour attirer les clientes. Tous les vendredis après midi, Olivier et son compagnon de vente sont au rendez-vous. Devant leur stand, les femmes s’activent dans le choix du meilleur sac à main. Yasmine, une jeune Montreuilloise, en achète onze aussi différents et jolis les uns que les autres. « C’est moins cher. Un sac coûte 3 euros au marché. Dans un magasin j’achète le même à 35-40 euros », explique Yasmine fière d’avoir fait une bonne affaire.

    Il est vrai que certains articles semblent bradés. Adèle, vendeuse de chaussures, reste évasive dans ses explications : « Je vends les chaussures à 10 euros contre mon gré. Je fais des pertes dans la mesure où je ne fais aucun bénéfice. C’est juste pour écouler ma marchandise », explique t-elle.

    Pour tous les goûts

    Nombreux sont ceux qui, comme Yasmine, font leurs achats Place du Marché le vendredi après-midi. Ils n’ont pas les mêmes besoins et par conséquent n’achètent pas les mêmes articles. Nicole, à la retraite, habite aussi Montreuil. Elle est attirée par tout ce qui est nourriture. Dans son caddie, qu’elle tire avec lenteur, on peut apercevoir des pommes de terre, du citron, des oignons etc. Elle déplore le fait que les clients ne se servent pas eux-mêmes. C’est le cas des stands à légumes et à boucherie, dans lesquels le vendeur choisit la marchandise pour ses clients. Du côté des sacs, des vêtements et des chaussures, chacun perd, au contraire, un temps fou à choisir le meilleur article.

    Khaled, journaliste, et fidèle au marché du vendredi, dit acheter des légumes, de la viande, du poisson, et toutes les friandises bradées à cause de leurs dates de péremption dépassées. Effectivement, le stand aux friandises grouille de monde et la plupart des produits sont proches de la date de péremption, l’atteignent ou la dépassent. Ces produits, composés de chocolat, de biscuits, de jus de fruit, de gâteaux, sont à portée de toutes les bourses car leurs prix varient entre 1 et 2 euros.

    Le chineur est une autre variété de client. Il n’a pas de goût fixe, fait le tour du marché à la recherche d’articles soldés, ou de perles rares qu’il peut dénicher dans un stand quelconque. Il peut s’agir de vêtements, de vaisselle, d’un bijou, ou de n’importe quoi d’autre ; l’essentiel est de dénicher la bonne affaire à bon marché.

    Même des livres

    Les livres ne sont pas en reste. Plusieurs catégories de livres y sont exposées : des romans divers et variés (policiers, à l’eau de rose, d’aventure...), les classiques tels que Racine, Corneille, ou Diderot, les bandes dessinées, les livres pour enfants etc. Malgré cette abondance, le stand ne connaît pas d’affluence. A en croire Jean Luc, le vendeur, les Montreuillois ne sont pas intéressés par les livres. Sur les autres marchés (Vitry-sur-Seine, Maison-Alfort), il vend plus qu’à Montreuil. Il se procure les livres chez les particuliers ou dans « les bric-à-brac ».

    Gaffe aux portefeuilles

    Si Nicole déplore de ne pas pouvoir se servir elle-même, les vendeurs déplorent la délinquance. Selon une vendeuse de légume, « le marché est devenu invivable. Il y a trop de monde, trop de voleurs et de bagarreurs ». « Nous, vendeurs, devons être vigilants, parce qu’il y a beaucoup de voleurs. Je suis toujours accompagné de deux personnes pour m’épauler afin de faire face à la délinquance » confirme Ben Allah, un autre vendeur. Les clients aussi sont victimes de vols. Les pickpockets parviennent à soutirer leurs porte-monnaies à leur insu. « Un vendredi, alors que je fouillais des sous-vêtements avec d’autres femmes, un voleur a réussi à soutirer le portefeuille d’une dame. Elle a perdu son argent et toutes ses pièces » raconte une Montreuilloise. Ces vendeurs et clients se sentent impuissants, et souhaitent que la mairie trouve un moyen de résoudre ce problème.

    Malgré l’affluence permanente, ce sont les fêtes de fin d’année qui génèrent les plus grandes recettes, et accessoirement le plus de conflits. S’il est animé et réputé « bon marché », le marché de Montreuil ne comble pas tous les besoins. Les autres commerces de proximité et les grandes surfaces ont aussi leur part de gâteau.

    Yvette Zagorac


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