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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2006 >  N° 78 février 2006

Ecrire au poivron

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AGENDA / EN BREF:

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        Le désastre d’une décision irresponsable

        La fermeture du marché

        Surprise le vendredi 20 janvier : la place était désespérément vide, les clients se heurtaient à des barrières, et en étaient réduits à lire un arrêté du maire qui informait de l’interdiction du marché.

    Au vu des vides dans les marchés de la première semaine de janvier, le dernier Poivron s’était inquiété de l’avenir des marchés de la Croix de Chavaux. La réalité a, hélas, dépassé les craintes. Ceux du jeudi et du dimanche sont restés plein de trous : sous le prétexte de ne pas étouffer les commerces alimentaires, on a diminué les marchands de vêtements, et seul le vide y a gagné.

    Le marché du vendredi a dégénéré. Il y a eu tant d’arbitraire et d’opacité dans le choix des forains autorisés à s’installer que des incidents ont éclaté dès le vendredi 13 janvier. Le maire a décidé alors d’interdire complètement ce marché les vendredi 20 et 27 janvier, barrières et maîtres chiens à l’appui. Vendredi 3 février, il y a eu une timide réouverture, avec très peu de commerçants dans un cercle de barrières sous la halle.

    Il est irresponsable de vouloir réduire un marché qui fonctionne bien, et attire de très nombreux clients. Les commerçants y trouvent une compensation des autres jours ou d’autres lieux de Montreuil où la fréquentation est plus faible. Les clients qui viennent pour les fripes, le vendredi surtout, vont aussi chez d’autres commerçants. Tous en bénéficient. Vouloir réduire le nombre de commerçants, c’est réduire le nombre de clients pour tous les commerçants, et engager le marché dans une spirale du déclin.

    Un meilleur équilibre est sans doute à trouver entre la cohue inhérente à tout marché populaire vivant, et le besoin (pour les clients comme pour les commerçants) d’un marché plus convivial et plus aéré. A l’inverse de l’option "réduction" choisie par la municipalité, des solutions potentielles existent pour étendre le marché du vendredi : vers la place Duclos (qui doit être transformée) et la place Langevin (servant actuellement de parking). Cela pose des problèmes de circulation, en particulier rue de Paris ? Et bien, qu’on étudie les solutions possibles avant d’en décréter l’impossibilité. Et qu’on ne se réfugie pas derrière les riverains et des impératifs dits "techniques", de sécurité et de circulation, pour chercher à étouffer ce marché tout en prétendant vouloir le maintenir.

    Mais quel ordre cette municipalité veut-elle faire régner au marché ?

    Alimentaire et fripes

    La distinction entre deux sortes de commerçants au marché est d’ailleurs elle-même contestée par une de nos lectrices qui, dans une lettre au Poivron, rappelle que "ce marché comble les besoins du corps : nourriture, habillement et produits de beauté. Les clientes viennent de loin pour un lieu de rencontres et de convivialité. Pour les femmes musulmanes, c’est une occasion d’échanges... C’est un marché de métissage créatif... Le marché de produits uniquement alimentaires est une conception petite bourgeoise, le corps se limitant à sa nourriture. Mais n’oublions pas que le corps a besoin d’autres choses : de se parer, de s’habiller, de se maquiller. Nous souhaitons un marché où l’on puisse découvrir d’autres aspects de la culture de pays étrangers (les tissus, les vêtements d’Asie et d’Orient) sont à notre façon une réponse à la mondialisation."

    Patrick Petitjean


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