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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2006 >  N° 78 février 2006

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        La municipalité de Montreuil rêve de commerces normalisés

        Mais qui a peur des marchés ?

        La peur des marchés


    La municipalité se défend de vouloir fermer le marché du vendredi après-midi à la Croix de Chavaux. Pourtant, le choix fait de réduire drastiquement le nombre de commerçants, les mœurs contestées du prestataire choisi pour la délégation de service public, ont provoqué de nombreux incidents. Résultats : le marché a été fermé deux vendredis de suite, et des emplacements restent vides les autres jours. Son avenir est devenu très incertain.

    Qui veut-on chasser de ce marché ? La question est légitime si on regarde d’autres éléments de l’attitude municipale. Il y a 12 ans, symboliquement, le maire voulut faire d’un centre commercial en face de la mairie le moteur de la rénovation du centre ville (avant que la réticence des enseignes commerciales elles-mêmes n’oblige la ville à mettre en avant un théâtre et un cinéma) ; lequel centre commercial devait rechercher ses clients du côté de Vincennes... Aujourd’hui, il y a le doublement annoncé de la surface de vente du centre commercial de la Grande Porte (autour de Carrefour).

    Il y a encore la mise en cause permanente des commerces de la rue de Paris que l’on estime indignes de Montreuil. Il y a surtout la volonté très ancienne du maire de se débarrasser des Puces de la Porte de Montreuil à Paris. Heureusement, et à son grand dépit, leur suppression a été refusée par la ville de Paris. Mais elles vont être déplacées au-dessus du périphérique qui va être couvert, et "mieux organisées". En attendant, les "marges", les vendeurs à la sauvette qui "débordaient" sur les trottoirs de Bagnolet ont subi plusieurs descentes de police au début janvier.

    Bref, les commerces que la municipalité aime, ce sont ceux qui sont standardisés, normalisés, aseptisés, respectables, comme la petite bourgeoisie les voudrait. Ceux qui sont fouillis, bon marché, colorés, parfois aux marges de la légalité, mais qui sont des lieux de rencontre et de convivialité pour lesquels on vient de loin, ceux qui rendent service à une clientèle populaire à bas revenus, la municipalité ne les aime guère et voudrait les voir disparaître.

    Montreuil une ville "sociale" ? Qui peut encore y croire ?


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