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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2006 >  N° 77 janvier 2006

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AGENDA / EN BREF:

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        rythmes et horaires scolaires en débats

        Casse-tête

        La municipalité consulte les parents pour le passage à 2h de la pause de midi dans les écoles, et pour le déplacement au mercredi matin des cours du samedi. Cantines, centres de loisirs et vie familiale : autant de questions qui interfèrent avec les rythmes des enfants à l’école. Le Poivron se fait l’écho des débats en cours.

    Bribes de réunion dans le bas Montreuil

    A l’invitation de représentants de parents, une trentaine de personnes sont venues à Lounes Matoub discuter des rythmes scolaires : surtout des parents, mais aussi des animateurs de centres de loisirs (silencieux par devoir de réserve...) et des enseignants.

    Voici quelques unes de leurs réactions et interrogations : Quelles sont les motivations qui guident les changements d’horaires et de jours d’école : les intérêts des enfants et des familles, ou les économies ? Contrairement à ce qui est annoncé par la ville, aucune fédération de parents d’élèves n’avoue être à l’origine de la demande de changement.

    Un créneau de 2h donnerait-il le droit à tous les enfants de déjeuner à la cantine sans dérogation ? La mise en place de selfs n’est-elle pas suffisante ?

    Quand on connaît les difficultés de la ville, comment croire que les travaux d’aménagements nécessaires pour adapter les locaux à des activités d’animation entre 11h30 et 13h30 soient réalisés rapidement ?

    On ne peut débattre du rythme de l’enfant sans parler de sa vie quotidienne car les enfants ne vivent pas dans des bulles : si les chronobiologistes s’affrontent, il reste que les 35h et l’accroissement des familles séparées et recomposées militent pour l’instauration de la semaine de 4 jours. Pourquoi cette solution n’est-elle même pas discutée ? L’argument des familles qui partent en vacances à l’étranger est un discours communautariste, à la limite du racisme...

    Il y a 30 ans, les activités culturelles étaient intégrées dans le temps scolaire. Nous n’avons pas su défendre cela, et c’est passé aux centres de loisirs et aux activités associatives. Mettre l’école le mercredi matin revient à transformer les centres de loisirs en garderie, alors qu’ils remplissent aujourd’hui une fonction essentielle, très appréciée. Cela aurait aussi pour effet de précariser les animateurs en divisant leur temps de travail, ils iront sans doute chercher ailleurs. De plus cela réduit de moitié les capacités d’accueil des associations, des clubs sportifs, des professionnels de santé,... qui recevront les enfants juste une demi journée.

    Plutôt qu’un questionnaire individuel aux familles comme l’envisage la mairie, il vaut mieux organiser un grand débat et prendre le temps d’entendre tous les arguments : rien ne presse

    Catherine Pilon

    Groupe scolaire Jules Ferry

    Nous avons appris à la Toussaint qu’une consultation était mise en place par la mairiesur les horaires scolaires. Comme elle devait aboutir au début 2006, nous nous sommes dit, ça, c’est une consultation au pas de charge !

    Mais conscient de notre devoir d’exercer notre avis citoyen, nous nous sommes mis vaillamment à l’ouvrage, le groupe scolaire Jules Ferry réuni, primaire 1, 2 et maternelle. Nous étions frais et enthousiastes, les moins jeunes ralaient “la mairie remet cela sur le tapis, on en a déjà débattu il y a quelques années.”

    Ce qui est rapidemment apparu, c’est l’absence de réponses claires des représentants de la Mairie à nos questions : qu’est-ce qui, concrètement pouvait nous permettre de croire que l’allongement à 2h de pause à midi se transformerait automatiquement en places de cantines supplémentaires, étant donné que beaucoup d’écoles étaient déjà sur deux services ? Quel pourcentage de parents avait été refusé pour accéder à la cantine ? N’était-il pas problématique de supprimer le samedi matin, seul moment de rencontre possible entre l’école et les parents ? Telles sont quelques unes des immonbrables questions qui se sont posées à nous.

    Un 2e problème majeur est apparu : comment prendre une décision en toute connaissance de cause pour qu’elle ne relève pas uniquement de son intérêt personnel ? L’idée d’une enquête-questionnaire anonyme a donc été acceptée et menée par une parente - sociologue dans le but de mieux connaître l’avis des parents sur leur mode de fonctionnement, leurs contraintes, leurs choix actuels et leurs suggestions... Après plusieurs corrections, le questionnaire est distribué la semaine de la rentrée.

    La suite au prochain épisode !

    FCPE Jules Ferry 2

    Maternelle Romain Rolland.

    Ce conseil d’école a eu lieu le mardi 8 novembre en 2005. Après l’examen le règlement intérieur, l’aménagement des horaires a été largement discuté. Il faut d’abord préciser qu’en maternelle les enfants peuvent, en théorie, venir le samedi mais, en pratique, aucun enfant ne vient jamais. La semaine de 4 jours est donc, de fait, la semaine standard des enfants de maternelle.

    Les points de vues sont largement différents suivant les situations. Les parents qui laissent leur enfants à l’accueil matinal sont évidemment favorables au début des cours à 8h30. Les familles dont tous les parents ne travaillent pas sont favorables à une plus grande plage horaire pour manger. En effet, la politique de la ville ne leur permet pas de mettre leur enfant tous les jours à la cantine et s’ils habitent un peu loin, les horaires actuels obligent à presser leur enfant pour manger. Ils sont aussi sensibles au fait que les 2h pour manger permettront peut être de dédoubler les services et d’accueillir ainsi tous les enfants à la cantine.

    D’un autre coté, ceux qui peuvent emmener leur enfant pour 9h et qui les laissent à la cantine préfèrent conserver les horaires actuels.

    Un vote a eu lieu et en anticipant sur les horaires du primaire où la présence des enfants est indispensable le samedi, les parents se sont prononcés majoritairement pour la semaine de 4 jours, les journées débutants à 8h30 avec 2h pour manger le midi. Contrairement, à ce que propose la municipalité aucun parent n’a souhaité qu’il y ait école le mercredi matin. Ils se sont tous prononcé pour une réduction des vacances. Les enseignants préfèrent nettement rester avec les horaires actuels.

    Joseph Rynkiewicz

    Les marronniers refleurissent

    Réformer les rythmes scolaires... Le projet de la mairie, comme les arguments avancés dans le débat, n’offre rien de bien nouveau.

    La nouveauté, c’est la tentation de la semaine de quatre jours qui, si elle a été écartée par la municipalité, semble gagner des partisans.

    Séduisante en apparence, elle soulève de nombreuses questions, dont :

    1. Elle suppose une réduction de la durée des petites vacances. Or, les chronobiologistes ont largement démontré que l’enfant a besoin d’un minimum de deux semaines pleines pour récupérer réellement (avec une alternance “idéale” de 7 semaines de classe et 2 de vacances).

    2. L’été, rentrée anticipée et départ tardif engendrent un absentéisme record. Pour boucler ses programmes, l’enseignant doit donc augmenter la charge de travail le reste du temps. Or, la journée scolaire est déjà trop chargée en France...

    3. Les rapports enfant-famille, sensés favorisés par la semaine de quatre jours, ne peuvent se réduire à deux jours par semaine.

    4. Pour être utile, le “temps libéré” ne doit pas être un “temps d’abandon ou de déstructuration (passé devant la télé ou l’ordinateur, ou encore au supermarché) et impose une organisation familiale ou associative adéquate.

    5. La reprise du lundi est encore plus difficile qu’avec la formule classique, avec une augmentation des consultations pédiatriques pour fatigue (étude du Pr. Revel pour Lyon qui, l’une des premières villes à passer aux 4 jours, s’efforce actuellement de revenir à 5).

    Vue ainsi, ces quatre jours perdent beaucoup de leur attrait (malgré cette furieuse envie de partir en week-end qui nous tenaille parfois dès le lundi matin).

    Actuellement, les rythmes les mieux connus sont ceux de la journée. Pourquoi alors continuer à prendre la semaine comme référence privilégiée du temps scolaire ? Commençons par travailler sur la journée et inscrivons-la dans la semaine et l’année. Ce n’est qu’ainsi que nous verrons naître un projet réellement bénéfique pour nos enfants.

    Daniel Mosmant


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