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 Vous êtes ici: Accueil >  Sommaire des numéros parus >  Année 2005 >  n° 74 Octobre 2005

Ecrire au poivron

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        la dent dure

        Boulevard des préjugés

        Un peu partout dans vos villes et vos têtes

    D’ordinaire, j’exerce mon fiel contre la municipalité et ses options politiques en trompe l’œil. Parfois aussi, je me laisse tenter par une envolée nationale...C’est ainsi qu’au départ, j’avais choisi de traiter du logement combustible. Et puis, ces derniers temps, tout une série d’évènements m’ont conduit à cette dent dure, qui me pousse dans la bouche !

    J’ai d’abord entendu un maire de « gauche » dire au sujet des dramatiques incendies de ces dernières semaines, la chose suivante : « En ce qui concerne les incendies des squats à Paris, nous ne nous joindrons pas à l’émotion générale qui crie au loup, nous ne souhaitons pas nous exprimer avec ces associations (référence au DAL et autres...) qui font dans l’émotionnel... » ?? Il s’agissait de Manuel Valls, discours trop bien connu pour ceux qui vivent à Montreuil, milite ou participe aux collectifs de soutien aux Roms ou aux sans-papiers.

    Puis, j’ai passé la nuit au poste. Au petit matin, après plusieurs heures de garde à vue, j’ai été entendue par trois policiers qui se sont soudainement montrés très humains après que ces derniers aient pris connaissance de la nature de mon emploi et de mon niveau d’études. Le type qui était entendu pour une autre affaire à côté de moi, a eu moins de chance. Il vivait en foyer Sonacotra et dixit les différentes personnes présentes dans le commissariat : « il pue vraiment ! » Il était noir et a eu droit à un traitement de faveur, lui aussi...Et je pourrais enfiler des perles avec tout ce que j’ai entendu ce matin là au commissariat. Bouvard et Pécuchet sont bien vivants, ils colonisent nos têtes et participent activement au discours ambiant. Une amie me disait , il y a quelques jours alors que je faisais une blague de mauvais goût sur les portugais (me croyant légitime puisque mon ami l’est...) d’arrêter avec ces préjugés, j’ai pas compris sur le coup, j’ai mis ça sur le compte du politiquement correct, je me suis trompée...Vivent les voleurs de poules, les gens noirs qui sentent mauvais, les arabes qui sont des voleurs, les maçons portugais et les femmes de ménage espagnoles !

    Cendrine Perales

    Cendrine Perales


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